Sous le défilé des jours, frémit le temps
du rêve et de l’enfance,
Gouttes de poésie déjouant les
indigences.
Instants suspendus de la pensée,
rêveries.
Sur le champ de bataille du quotidien,
une robe inventée ensoleille un instant les gravats, accroche la lumière
L’enfance réitère ses arpèges et flanque
dans les crocs de la misère une plume de paon.
Immortalité,
monture des dieux,
victoire de la lumière sur les ténèbres,
joie éternelle,
le paon déploie l’éventail de ses
possibles,
crie,
défie la poussière,
s’accroche à la robe, y plante un œil et
regarde de l’autre côté du réel,
entrebâille la porte du livre
et plonge.
Essor des pages et du regard,
la tête ailleurs, oui, ensemencée d’un
autre monde.
Plis de l’étoffe, sillons secrets des
songes, transparence impalpable des désirs, exsudations bouffantes de
l’imaginaire, la tête ose et le corps s’envole,
illumine le dénuement,
ouvre les fenêtres.
Il sait la mélancolie,
la décrépitude,
l’abandon et l’errance,
la triste fragilité des matins,
la douleur des réveils, mais
debout,
la poésie en bandoulière,
il brave l’ostentatoire ,
et aux paillettes, et aux dorures des
ambassades,
il répond :
Les robes inventées sont plus belles que
toutes les autres.