samedi 30 août 2014

Bobin citant Thérèse d'Avila

"Si vous n'avalez pas votre mort et votre peur d'un seul coup, vous ne ferez rien de bon."

Sans titre 34

Sait-on vivre ou court-on après ce que les autres ont su faire ?

vendredi 15 août 2014

Gratuité

Les pas avancent déterminés dans leur course, on a rendez-vous, on va.

Deux touristes américains penchés sur leur carte attirent notre regard,
on s'arrête, on extirpe de sa mémoire son meilleur anglais et on fait un nid pour leurs pieds, on tâche qu'ils arrivent dans ce petit coin de la ville qu'on aime, passage secret, immeuble ancien. On ne les reverra pas. 

On leur sourit et on repart. 

Les boutiques affichent leurs dernières soldes et on se dit que ce qui a eu lieu est un espace inviolé : indiquer leur chemin à deux inconnus, pour rien, pour qu'ils soient bien.

mardi 12 août 2014

Nietzsche

"Ce qui s'achète est de peu de prix."

lundi 11 août 2014

Sans titre 33

Nichés dans le silence, les mots qu'on écrira plus tard.

lundi 4 août 2014

Sans titre 32

L'éternelle bataille
S'éveiller chaque matin dans la chrysalide de soi
Et croire au déploiement de ses cerfs-volants

vendredi 27 juin 2014

Raymond Queneau

"C'est en écrivant qu'on devient écriveron."

Sans 31

Passé à la loupe lente du calme, tout change de place.

mercredi 11 juin 2014

Sans titre 30

Il y a des mots qui donnent l'impression de prendre la vie avec des pincettes.

mardi 10 juin 2014

Sans titre 29


Quand on dépose ses mots dans la forêt de la littérature
on ne sait pas si on sème des cailloux blancs 
ou les miettes d'un quignon de pain,
si un jour quelqu'un reconnaîtra le chemin
ou si les oiseaux auront tout mangé

mais      nourrir les oiseaux, c'est déjà pas si mal

jeudi 5 juin 2014

Sans titre 28

On peut jouer de la musique dans les salons, mais ce n'est pas là qu'on l'écrit.

mercredi 4 juin 2014

Sans titre 27

Chaque jour    tombé en goutte à goutte    construit ce qui sera sa vie.

vendredi 23 mai 2014

Sans titre 26

Les gestes de       
                 la douceur        
                                  arrivés dans              mon crâne
                                       
                                                     comme
                       un oiseau                                       sur sa branche. 

jeudi 15 mai 2014

sans titre 25

Même à distance

          assis l'un à côté de l'autre.


lundi 28 avril 2014

Sans titre 24

Chiffonnée de larmes, comme un linge, essorée.

jeudi 10 avril 2014

Sans titre 23

Perdu(e) dans l'océan de ce qui n'est pas soi.

jeudi 3 avril 2014

Sans titre 22

J'ai tout appris en autodidacte.
Dans mes forêts il y avait de la place, dans les classes il n'y en avait pas.

mercredi 2 avril 2014

Antonin Artaud

"Nul n'a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit inventé, que pour sortir en fait de l'enfer."

mercredi 26 mars 2014

Henri Michaux

"Ne désespérez  jamais. Faites infuser davantage."

mardi 18 mars 2014

Sans titre 21

Parfois en écrivant le mot page, j'entends le bruit du ressac.
On n'a pas toujours besoin de toutes les lettres.

lundi 17 mars 2014

Sans titre 20

On n'aurait jamais dû traduire

 "A room of one´s own"      par           "Une chambre à soi".
    
On aurait dû dire     

Une pièce      ou       Un espace          à soi


La chambre renvoie au sommeil, à l'amour, aux maternités et à la maladie,
pas à la lecture, à l'écriture et au travail.



J'ai campé mon bureau dans mon lit, 
les quatre pieds dans les draps.

samedi 15 mars 2014

Sans titre 19

La peau plisse, 
Le corps grince, le visage s'effondre, 
Le regard ne prend pas une ride.

jeudi 13 mars 2014

René Char

"La poésie vit d'insomnie perpétuelle."

lundi 10 mars 2014

Sans titre 18

Enfouir sa tristesse sous les décombres de soi.

mardi 4 mars 2014

Sans titre 17

L'autre, parfois, comme un char d'assaut en face de soi.

jeudi 27 février 2014

Virginia Woolf

« Chacun de nous recèle en lui une forêt vierge, une étendue de neige où nul n’a laissé son empreinte. Là, nous avançons seul, et c’est tant mieux. »

lundi 24 février 2014

Sans titre 16

Je n'ai pas pu coucher mon corps dans vos désirs.

dimanche 23 février 2014

Sans titre 15

Se laisser traverser par le tout petit instant où tout est possible.


samedi 22 février 2014

Sans titre 14

(T')écrire, c'est te toucher la main.

vendredi 21 février 2014

Jean Dubuffet

« L’art ne vient pas coucher dans les lits qu’on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu’on prononce son nom : ce qu’il aime c’est l’incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s’appelle. »

mercredi 19 février 2014

Sans titre 13

Père et manque.

lundi 17 février 2014

Stéphane Mallarmé

"Un grand écrivain se remarque au nombre de pages qu'il ne publie pas."

vendredi 14 février 2014

Sans titre 12

Jambes en coton
Yeux de velours
Rire de soi(e)

jeudi 13 février 2014

Sans titre 11



MANCENILLIER [mɑ̃s(ə)nije] n. m.
1658  de mancenille
BOT. Arbre d’Amérique (euphorbiacées) appelé aussi arbre de poison, arbre de mort, dont le latex est très vénéneux et dont l’ombre passait pour être mortelle.

Défions-nous de la raison, il y a des ombres mortelles.

mardi 11 février 2014

Flaubert, correspondance

"Je suis doué d'une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire."

lundi 10 février 2014

Viens

Viens,
Laisse-toi aller
Laisse-moi aller vers toi
Viens
Lâche, laisse la peur
Prends mes bras
Prends-moi dans tes bras
Sens, entends, écoute ma peau, mon cœur qui bat
Là.

Tu fonds
Je te sens fondre
Dans le baiser que nous nous donnons
Dans ce baiser que nous fabriquons
Cette étreinte rien qu’à toi, à moi
Notre enlacement
A aucun autre semblable
Unique, ici, maintenant
Présent à jamais dans cet instant
Qui t’inscrit en moi
Qui m’inscrit en toi.

Je n’ai plus peur
Plus peur des mots
De ton corps
Du corps de tes mots
Je te prends autant que tu me donnes
Pas une once de plus
Jamais
Jamais plus
Mais plus envie de moins
Je suis là

Viens.

dimanche 9 février 2014

sans titre 10

Si blotti(e) dans l'intérieur des choses qu'on ne peut plus les voir.

vendredi 7 février 2014

Cioran

"Rien ne stérilise tant un écrivain que la poursuite de la perfection. Pour produire, il faut se laisser aller à sa nature, s'abandonner, écouter ses voix..., éliminer la censure de l'ironie ou du bon goût..."

jeudi 6 février 2014

sans titre 9

Les pensées flottent dans l'air comme des papillons.

mercredi 5 février 2014

sans titre 8

Roulée en boule dans la douleur.

mardi 4 février 2014

Marguerite Duras (Ecrire)

"Il y a le suicide dans la solitude d'un écrivain."

lundi 3 février 2014

sans titre 7


Dégringolade au fond soi, plus rien auquel se raccrocher, toutes les parois sont lisses.

dimanche 2 février 2014

sans titre 6


A combien habitons-nous dans nous-mêmes ?

vendredi 31 janvier 2014

sans titre 5

  
         en (dés)
                             équilibres      
                                                sur

                                                          la corde raide du vide

jeudi 30 janvier 2014

sans titre 4


La terre à nue, l’essentiel à vif

mercredi 29 janvier 2014

sans titre 3

Sous la peau des mots, il y a des corps qui tremblent

mardi 28 janvier 2014

sans titre 2

J’écris surtout couchée
Allongée sur la page

Il y a des mots plein les draps

lundi 27 janvier 2014

sans titre 1


Gratter l’intérieur des mots

dimanche 26 janvier 2014

Wislawa Szymborska (Je ne sais quelles gens)

 "Il n’y a pas de docteur en poésie."


vendredi 24 janvier 2014

Dérobé au réel

Sous le défilé des jours, frémit le temps du rêve et de l’enfance,
Gouttes de poésie déjouant les indigences.
Instants suspendus de la pensée, rêveries.
Sur le champ de bataille du quotidien, une robe inventée ensoleille un instant les gravats, accroche la lumière
L’enfance réitère ses arpèges et flanque dans les crocs de la misère une plume de paon.

Immortalité,
monture des dieux,
victoire de la lumière sur les ténèbres,
joie éternelle,
le paon déploie l’éventail de ses possibles,
crie,
défie la poussière,
s’accroche à la robe, y plante un œil et regarde de l’autre côté du réel,
entrebâille la porte du livre
et plonge.

Essor des pages et du regard,
la tête ailleurs, oui, ensemencée d’un autre monde.

Plis de l’étoffe, sillons secrets des songes, transparence impalpable des désirs, exsudations bouffantes de l’imaginaire, la tête ose et le corps s’envole,
illumine le dénuement,
ouvre les fenêtres.

Il sait la mélancolie,
la décrépitude,
l’abandon et l’errance,
la triste fragilité des matins,
la douleur des réveils, mais
debout,
la poésie en bandoulière,
il brave l’ostentatoire ,
et aux paillettes, et aux dorures des ambassades,
il répond :


Les robes inventées sont plus belles que toutes les autres.


Ce texte a été écrit pour accompagné une robe d’Hélène Rigny (L’instant passé) http://cargocollective.com/helenerigny/L-instant-passe