vendredi 24 janvier 2014

Dérobé au réel

Sous le défilé des jours, frémit le temps du rêve et de l’enfance,
Gouttes de poésie déjouant les indigences.
Instants suspendus de la pensée, rêveries.
Sur le champ de bataille du quotidien, une robe inventée ensoleille un instant les gravats, accroche la lumière
L’enfance réitère ses arpèges et flanque dans les crocs de la misère une plume de paon.

Immortalité,
monture des dieux,
victoire de la lumière sur les ténèbres,
joie éternelle,
le paon déploie l’éventail de ses possibles,
crie,
défie la poussière,
s’accroche à la robe, y plante un œil et regarde de l’autre côté du réel,
entrebâille la porte du livre
et plonge.

Essor des pages et du regard,
la tête ailleurs, oui, ensemencée d’un autre monde.

Plis de l’étoffe, sillons secrets des songes, transparence impalpable des désirs, exsudations bouffantes de l’imaginaire, la tête ose et le corps s’envole,
illumine le dénuement,
ouvre les fenêtres.

Il sait la mélancolie,
la décrépitude,
l’abandon et l’errance,
la triste fragilité des matins,
la douleur des réveils, mais
debout,
la poésie en bandoulière,
il brave l’ostentatoire ,
et aux paillettes, et aux dorures des ambassades,
il répond :


Les robes inventées sont plus belles que toutes les autres.


Ce texte a été écrit pour accompagné une robe d’Hélène Rigny (L’instant passé) http://cargocollective.com/helenerigny/L-instant-passe