"Le rivage est plus sûr, mais j’aime me battre avec les flots."
instantanés poétiques•anne monteil-bauer
Fragments, éclats. Phrases en suspens ni commencées ni terminées, jeux sur l’espace, les sons, le sens. Silence(s). L’écriture comme une matière à prendre entre ses mains.
Illustration Cy Twombly
mardi 12 avril 2016
dimanche 20 mars 2016
mardi 13 octobre 2015
Que la pluie s'arrête
Elle est debout
à attendre
ce que tout le monde plus ou moins attend
que la pluie se calme,
que ce soit son tour,
que la queue avance,
un coup de téléphone,
un message sur son répondeur,
le passage du facteur,
noël,
que quelqu'un la regarde pour ce qu'elle est
que la pluie s'arrête,
que les blessures se referment.
lundi 9 mars 2015
Sans titre 37
Se poser - avec la délicatesse de l'oiseau - sur l'étroit fil de ses désirs.
Et se délecter - faute d'ailes - de pouvoir sourire (ce qu'un bec ne permet pas).
Et se délecter - faute d'ailes - de pouvoir sourire (ce qu'un bec ne permet pas).
vendredi 20 février 2015
Sans titre 36
Dépecée - parfois -
Clouée au mur - comme une peau de bête -
Par l'unicité des phrases,
Le trop peu des regards,
L'exiguïté du sens.
Clouée au mur - comme une peau de bête -
Par l'unicité des phrases,
Le trop peu des regards,
L'exiguïté du sens.
jeudi 19 février 2015
samedi 30 août 2014
Bobin citant Thérèse d'Avila
"Si vous n'avalez pas votre mort et votre peur d'un seul coup, vous ne ferez rien de bon."
vendredi 15 août 2014
Gratuité
Les pas avancent déterminés dans leur course, on a rendez-vous, on va.
Deux touristes américains penchés sur leur carte attirent notre regard,
on s'arrête, on extirpe de sa mémoire son meilleur anglais et on fait un nid pour leurs pieds, on tâche qu'ils arrivent dans ce petit coin de la ville qu'on aime, passage secret, immeuble ancien. On ne les reverra pas.
On leur sourit et on repart.
Les boutiques affichent leurs dernières soldes et on se dit que ce qui a eu lieu est un espace inviolé : indiquer leur chemin à deux inconnus, pour rien, pour qu'ils soient bien.
Deux touristes américains penchés sur leur carte attirent notre regard,
on s'arrête, on extirpe de sa mémoire son meilleur anglais et on fait un nid pour leurs pieds, on tâche qu'ils arrivent dans ce petit coin de la ville qu'on aime, passage secret, immeuble ancien. On ne les reverra pas.
On leur sourit et on repart.
Les boutiques affichent leurs dernières soldes et on se dit que ce qui a eu lieu est un espace inviolé : indiquer leur chemin à deux inconnus, pour rien, pour qu'ils soient bien.
mardi 12 août 2014
lundi 11 août 2014
lundi 4 août 2014
Sans titre 32
L'éternelle bataille
S'éveiller chaque matin dans la chrysalide de soi
Et croire au déploiement de ses cerfs-volants
S'éveiller chaque matin dans la chrysalide de soi
Et croire au déploiement de ses cerfs-volants
vendredi 27 juin 2014
mercredi 11 juin 2014
mardi 10 juin 2014
Sans titre 29
Quand on dépose ses mots dans la forêt de la littérature
on ne sait pas si on sème des cailloux blancs
ou les miettes d'un quignon de pain,
si un jour quelqu'un reconnaîtra le chemin
ou si les oiseaux auront tout mangé
mais nourrir les oiseaux, c'est déjà pas si mal
jeudi 5 juin 2014
mercredi 4 juin 2014
vendredi 23 mai 2014
jeudi 15 mai 2014
lundi 28 avril 2014
jeudi 10 avril 2014
jeudi 3 avril 2014
Sans titre 22
J'ai tout appris en autodidacte.
Dans mes forêts il y avait de la place, dans les classes il n'y en avait pas.
Dans mes forêts il y avait de la place, dans les classes il n'y en avait pas.
mercredi 2 avril 2014
Antonin Artaud
"Nul n'a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit inventé, que pour sortir en fait de l'enfer."
mercredi 26 mars 2014
mardi 18 mars 2014
Sans titre 21
Parfois en écrivant le mot page, j'entends le bruit du ressac.
On n'a pas toujours besoin de toutes les lettres.
lundi 17 mars 2014
Sans titre 20
On n'aurait jamais dû traduire
"A room of one´s own" par "Une chambre à soi".
On aurait dû dire
Une pièce ou Un espace à soi
La chambre renvoie au sommeil, à l'amour, aux maternités et à la maladie,
pas à la lecture, à l'écriture et au travail.
J'ai campé mon bureau dans mon lit,
les quatre pieds dans les draps.
"A room of one´s own" par "Une chambre à soi".
On aurait dû dire
Une pièce ou Un espace à soi
La chambre renvoie au sommeil, à l'amour, aux maternités et à la maladie,
pas à la lecture, à l'écriture et au travail.
J'ai campé mon bureau dans mon lit,
les quatre pieds dans les draps.
samedi 15 mars 2014
Sans titre 19
La peau plisse,
Le corps grince, le visage s'effondre,
Le regard ne prend pas une ride.
Le corps grince, le visage s'effondre,
Le regard ne prend pas une ride.
jeudi 13 mars 2014
lundi 10 mars 2014
mardi 4 mars 2014
jeudi 27 février 2014
Virginia Woolf
« Chacun de nous recèle en lui une forêt vierge, une étendue de neige où nul n’a laissé son empreinte. Là, nous avançons seul, et c’est tant mieux. »
lundi 24 février 2014
dimanche 23 février 2014
samedi 22 février 2014
vendredi 21 février 2014
Jean Dubuffet
« L’art ne vient pas coucher dans les lits qu’on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu’on prononce son nom : ce qu’il aime c’est l’incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s’appelle. »
mercredi 19 février 2014
lundi 17 février 2014
vendredi 14 février 2014
jeudi 13 février 2014
Sans titre 11
MANCENILLIER [mɑ̃s(ə)nije] n. m.
1658 ◇ de mancenille
BOT. Arbre d’Amérique (euphorbiacées) appelé aussi arbre de poison, arbre de mort, dont le latex est très vénéneux et dont l’ombre passait pour être mortelle.
Défions-nous de la raison, il y a des ombres mortelles.
mardi 11 février 2014
Flaubert, correspondance
"Je suis doué d'une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire."
lundi 10 février 2014
Viens
Viens,
Laisse-toi aller
Laisse-moi aller vers toi
Viens
Lâche, laisse la peur
Prends mes bras
Prends-moi dans tes bras
Sens, entends, écoute ma
peau, mon cœur qui bat
Là.
Tu
fonds
Je te sens fondre
Dans le baiser que nous
nous donnons
Dans ce baiser que nous
fabriquons
Cette étreinte rien qu’à
toi, à moi
Notre enlacement
A aucun autre semblable
Unique, ici, maintenant
Présent à jamais dans cet
instant
Qui t’inscrit en moi
Qui m’inscrit en toi.
Je
n’ai plus peur
Plus peur des mots
De ton corps
Du corps de tes mots
Je te prends autant que tu
me donnes
Pas une once de plus
Jamais
Jamais plus
Mais plus envie de moins
Je suis là
Viens.
dimanche 9 février 2014
vendredi 7 février 2014
Cioran
"Rien
ne stérilise tant un écrivain que la poursuite de la perfection. Pour produire,
il faut se laisser aller à sa nature, s'abandonner, écouter ses voix...,
éliminer la censure de l'ironie ou du bon goût..."
jeudi 6 février 2014
mercredi 5 février 2014
mardi 4 février 2014
lundi 3 février 2014
sans titre 7
Dégringolade au fond soi, plus rien auquel se
raccrocher, toutes les parois sont lisses.
dimanche 2 février 2014
vendredi 31 janvier 2014
jeudi 30 janvier 2014
mercredi 29 janvier 2014
mardi 28 janvier 2014
lundi 27 janvier 2014
dimanche 26 janvier 2014
vendredi 24 janvier 2014
Dérobé au réel
Sous le défilé des jours, frémit le temps
du rêve et de l’enfance,
Gouttes de poésie déjouant les
indigences.
Instants suspendus de la pensée,
rêveries.
Sur le champ de bataille du quotidien,
une robe inventée ensoleille un instant les gravats, accroche la lumière
L’enfance réitère ses arpèges et flanque
dans les crocs de la misère une plume de paon.
Immortalité,
monture des dieux,
victoire de la lumière sur les ténèbres,
joie éternelle,
le paon déploie l’éventail de ses
possibles,
crie,
défie la poussière,
s’accroche à la robe, y plante un œil et
regarde de l’autre côté du réel,
entrebâille la porte du livre
et plonge.
Essor des pages et du regard,
la tête ailleurs, oui, ensemencée d’un
autre monde.
Plis de l’étoffe, sillons secrets des
songes, transparence impalpable des désirs, exsudations bouffantes de
l’imaginaire, la tête ose et le corps s’envole,
illumine le dénuement,
ouvre les fenêtres.
Il sait la mélancolie,
la décrépitude,
l’abandon et l’errance,
la triste fragilité des matins,
la douleur des réveils, mais
debout,
la poésie en bandoulière,
il brave l’ostentatoire ,
et aux paillettes, et aux dorures des
ambassades,
il répond :
Les robes inventées sont plus belles que
toutes les autres.
Ce
texte a été écrit pour accompagné une robe d’Hélène Rigny (L’instant passé) http://cargocollective.com/helenerigny/L-instant-passe
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